CAMOMILLE

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CAMOMILLE

On emploie de préférence en médecine la camomille vraie, ou camomille romaine (Anthemis nobilis L.; composées), et surtout, à tort, celle du commerce dont les fleurs «doubles», sans cœur jaune, sont moins actives que celles de la plante sauvage des moissons. La matricaire camomille (Matricaria chamomilla L.), plus répandue dans l’ensemble de la France, peut lui être substituée sans inconvénient. Cueillir en dernier lieu, à cause de leur odeur désagréable, la maroute (Anthemis cotula L.) et la grande camomille (Chrysanthemum parthenium Bernh.). Les fleurs seules sont couramment utilisées. Les premiers auteurs qui ont parlé de la camomille faisaient allusion non à la romaine, improprement nommée (elle n’existe que dans la région atlantique au sens strict), mais à la maroute et à la matricaire camomille, présentes à peu près partout. Plus tard, la camomille romaine, qui les a détrônées dans l’herboristerie après avoir été répandue par la culture dans une bonne partie de l’Europe (comme plante à la fois médicinale et ornementale sous la race à fleurs doubles), endossera leurs indications thérapeutiques.

La camomille, qui renferme une essence aromatique de composition complexe, est tonique, stimulante, fébrifuge, antispasmodique, analgésique, vermifuge. Ses indications, très nombreuses, ne peuvent être examinées ici en détail. Plante tonique, la camomille s’emploie traditionnellement comme «digestive» en infusions légères à peu près dépourvues d’effet réel. C’est, au contraire, une «apéritive» de valeur à prendre une demi-heure avant les repas pour combattre l’anorexie, prévenir les spasmes gastriques et remédier à l’atonie intestinale. Elle calme aussi les vomissements. Emménagogue, elle s’indique dans l’aménorrhée d’origine nerveuse et dans la dysménorrhée: elle rééquilibre les règles en atténuant progressivement leurs douleurs. Fébrifuge, elle a rendu service autrefois dans les fièvres intermittentes paludéennes. Ses propriétés analgésiques, assez récemment révélées, sont sans doute les plus intéressantes: la camomille dissipe ou atténue sensiblement les migraines d’origine nerveuse ou grippale, les courbatures fébriles, les névralgies faciales, y compris, chez certains sujets, celles du tri-jumeau.

On emploie l’infusion prolongée: une cuillerée à soupe de fleurs sèches pour 100 grammes d’eau bouillante; laisser en contact une heure; passer en exprimant; à prendre loin des repas. À cette infusion d’un goût désagréable, qui révulse certains estomacs, on préférera la poudre de fleurs sèches: broyer 4 grammes de fleurs au mortier avec une quantité suffisante de sucre (qui tient le rôle de meule); répartir en six doses à prendre dans les vingt-quatre heures avec un peu d’infusion (tilleul, fleur d’oranger), mêlée à de la confiture, etc. Un verre d’infusion additionnée de sucre, d’un peu de jus de citron et d’une cuillerée à soupe d’huile d’olive, pris en deux fois, l’après-midi et le soir, a des effets vermifuges, contre les oxyures en particulier.

L’infusion à 1 p. 100, instillée tiède au coin des paupières, est un collyre très populaire qui calme bien les conjonctivites. La décoction plus concentrée (15 g) servait autrefois au lavage et au traitement des plaies et des ulcères. Cette décoction, antiseptique, adoucissante et cicatrisante, calme les gerçures et les engelures; elle s’emploie aussi en bains de bouche (aphtes, gingivites), en lotions pour éclaircir et tonifier les cheveux blonds ou châtains (la plante entre dans certains shampooings du commerce).

Les sels de mercure, d’argent, de plomb, le sulfate de fer, les plantes à tanin et les dérivés du quinquina sont incompatibles avec la camomille.

camomille [ kamɔmij ] n. f.
• 1322; bas lat. camomilla, altér. de chamæmelon, du gr. khamaimêlon, de khamai « à terre » et mêlon « pomme »
1Plante herbacée aromatique (composées), dont les capitules floraux sont utilisés pour leurs propriétés. anthémis, matricaire. Camomille romaine.
2Infusion des fleurs de cette plante. Boire une tasse de camomille.

camomille nom féminin (latin médiéval camomilla, du latin classique chamaemelon, du grec khamaimêlon, pomme du sol) Nom usuel de plusieurs espèces d'herbes aromatiques de la famille des composées. Infusion des fleurs de ces plantes, tisane aux propriétés digestives.

camomille
n. f. Plante herbacée (Fam. composées), dont les capitules sont utilisés en infusion pour stimuler la digestion.
|| Infusion des capitules de cette plante.

CAMOMILLE, subst. fém.
BOT. Plante connue pour ses vertus fébrifuges et digestives, de la famille des Composées. Camomille commune, romaine; essence, huile de camomille. Karelina (...) s'engagea dans la longue allée ombreuse et montante, parmi les herbes hautes, et la camomille allemande, au fort parfum amer (VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, p. 253).
P. méton. Infusion préparée avec les fleurs de cette plante. Boire une camomille, prendre de la camomille, une tasse de camomille. Les liaisons commencent dans le champagne et finissent dans la camomille (LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, p. 189).
Prononc. et Orth. :[]. Durée mi-longue sur la finale ds PASSY 1914; durée longue ds BARBEAU-RODHE 1930. Les dict. de DG à Lar. Lang. fr. transcrivent la finale avec yod (cf. aussi LAND. 1834 et BESCH. 1845). GATTEL 1841, NOD. 1844, FÉL. 1851 et LITTRÉ notent encore [] mouillé. FÉR. 1768 donne : kamomile en soulignant qu'on ,,ne mouille point les ll``. À ce sujet cf. MART. Comment prononce 1913, p. 265 : ,,Les finales muettes en -ille sont presque toutes mouillées, comme les finales en -aille, -eille, -euille et -ouille, étant donné que les finales non mouillées sont presque toutes en -ile avec un seul l. Pourtant il y a des exceptions, quoiqu'elles tendent progressivement à disparaître, par l'effet de l'analogie (...). Autrefois [on prononçait] par exemple genti(l)le avec genti(l)lesse, angui(l)le et pasti(l)le, qu'on ne connaît plus du tout, avec camomi(l)le et cami(l)le, qu'on n'entend plus que très rarement.`` Cf. également ROUSS.-LACL. 1927, p. 153, et BUBEN 1935, § 156. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1365 (J. LE FEVRE, Consult. sur la goutte, P. Meyer, Romania t. 15, p. 185 ds GDF. Compl.). Empr. au lat. médiév. camomilla « id. », IXe-Xe s. Antidotarium Bambergense, app. p. 39, 29 ds Mittellat. W. s.v. chamaemelon, 515, 9, adaptation du lat. chamaemelon, PLINE, Nat., 22, 53 ds TLL s.v., 987, 79 (v. aussi cameline), lui-même empr. au gr. (DIOSCORIDE, 3, 137 ds LIDDELL-SCOTT) littéralement « pomme du sol », le parfum de la camomille rappelant aux Grecs celui des pommes; v. aussi ANDRÉ Bot. Fréq. abs. littér. :35. Bbg. MILLEPIERRES (F.). Noms de fleurs. Vie Lang. 1961, p. 286. — ROMMEL (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 121, 126, 127, 128, 129. — SIGURS 1963/64, p. 457.

camomille [kamɔmij] n. f.
ÉTYM. 1365; bas lat. camomilla, altér. du lat. chamæmelon, grec khamaimêlon, littéralt « pomme (mêlon) à terre (khamai) ». → Cameline.
1 Plante odorante (Composacées), dont les fleurs sont digestives et fébrifuges. Anthémis, matricaire. || Camomille commune, romaine. || Un champ où pousse la camomille.Lotion de camomille, pour éclaircir les cheveux blonds.
tableau Noms de plantes médicinales.
2 Tisane, infusion des fleurs de cette plante. || Boire une camomille, une tasse de camomille. || Prendre de la camomille.Compresses de camomille (décongestives, antiprurigineuses).

Encyclopédie Universelle. 2012.

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